Tout savoir sur les produits de contraste, ou autres agents de contraste, en imagerie médicale

4 avril 2025

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Les examens d’imagerie médicale suscitent parfois des inquiétudes ou des questionnements. Les machines sont imposantes, parfois bruyantes, et les résultats sont directement reliés à notre santé. C’est pourquoi nous pensons qu’il est important que nos patients comprennent les différentes étapes par lesquelles ils vont passer. Dans cet article de blog, nous allons nous intéresser aux principaux produits de contraste.

Suivant l’examen qui vous a été prescrit, il est en effet possible qu’un produit de contraste soit nécessaire. A quoi sert-il ? Existe-t-il des effets secondaires ? Comment sera-t-il administré ? Nous répondons à toutes vos questions ci-dessous.

Les produits de contraste : à quoi ça sert ?

De manière générale, les produits de contraste permettent une meilleure lecture des images diagnostiques en améliorant le contraste entre certaines structures du corps et en mettant en évidence certains organes ou zones spécifiques. C’est particulièrement utile lorsque la densité ou la composition de ce que l’on souhaite observer est très proche de celle des tissus environnants.

La substance médicale administrée agit temporairement comme un marqueur dans l’organisme. A noter que des marqueurs non-médicamenteux peuvent aussi être utilisés (l’eau par exemple).

Comment sont administrés les agents de contraste ?

En fonction du type d’imagerie demandé et des organes à observer, il existe différents produits de contraste et manières de les administrer.

Par injection

  • Des produits iodés (à base d’iode) visibles aux rayons X, donc en radio ou en scanner
  • Des produits gadolinés (à base de gadolinium) visibles uniquement en IRM

Ces derniers sont généralement administrés par voie intraveineuse, le plus souvent au pli du coude. L’injection peut être réalisée manuellement ou à l’aide d’un injecteur automatique.

Au moment de l’injection, il est tout à fait possible de ressentir une sensation de chaleur en ce qui concerne l’iode uniquement.

Ces produits sont tous évacués rapidement par les reins, c’est pourquoi il est conseillé de boire 1,5 litres d’eau après l’examen.

A noter que dans de rares cas, l’injection ne se fait pas par voie intraveineuse mais dans une articulation (genou, hanche, épaule, …), pour une arthrographie par exemple.

Par voie orale

  • Les produits barytés (sulfate de baryum) visibles aux rayons X, donc en radio ou en scanner
  • Les produits iodés hydrosolubles visibles aux rayons X, donc en radio ou en scanner

Utilisés principalement pour observer le système digestif, ils ont un très fort pouvoir de contraste. Ils doivent être ingérés dans une solution à boire avant l’examen pour leur laisser le temps de progresser dans le tube digestif et tapisser la muqueuse.

Le produit est éliminé via les selles, comme les autres aliments.

A noter que l’eau peut aussi être utilisée pour contraster l’estomac et le tube digestif. Si besoin, cette eau vous sera proposée en salle d’attente peu de temps avant l’examen.

Par voie rectale

  • Les produits iodés hydrosolubles visibles aux rayons X, donc en radio ou en scanner
  • Le gaz carbonique (CO2) pour la colonoscopie virtuelle en scanner
  • L’eau, visible en scanner
  • Le gel aqueux, visible en IRM

Lorsque c’est le côlon qui doit être observé, le produit est introduit dans le rectum via une sonde souple ou une petite canule. C’est une sensation peu agréable, mais en aucun cas douloureuse.

Une préparation particulière peut vous être demandée le jour avant l’examen (régime alimentaire). Les différents agents de contraste sont immédiatement éliminés via les selles.

Par voie in situ

  • Les produits iodés visibles aux rayons X, donc en radio
  • Le gel aqueux visible en IRM

Lorsque d’autres organes sont accessibles depuis l’extérieur et que l’on veut les observer, on peut insérer l’agent de contraste au moyen d’une petite sonde (dans une vessie par exemple, pour visualiser un reflux ou une fuite) ou d’une canule souple (dans le vagin par exemple, pour les IRM pelviennes).

Quels types principaux d’examens d’imagerie médicale nécessitent l’administration de produits de contraste ?

Premièrement, il est important de noter que tous les diagnostics par imagerie médicale ne nécessitent pas obligatoirement l’ajout de produits de contraste. Comme décrit ci-dessus, parfois des substances non-médicamenteuses peuvent être utilisées. Cela va dépendre de l’examen sélectionné, des organes observés et de la question clinique posée par le médecin prescripteur.

Voici quelques exemples de techniques d’imagerie pour lesquelles il est courant d’en administrer :

Scanner

Pour les scanners, ce sont les produits iodés qui sont utilisés. En effet, l’iode absorbe fortement les rayons X, ce qui le rend blanc sur les images. Ceci permet de mieux voir les organes vascularisés, les vaisseaux ou certaines lésions.

C’est le médecin radiologue qui propose l’injection ou non, parfois conjointement avec le prescripteur, en fonction de ce qui doit être exploré.

La décision d’injecter n’est pas nécessairement corrélée à la zone observée mais plutôt à ce que l’on veut voir de cette région et la pathologie recherchée.

IRM (Imagerie par Résonance Magnétique)

Pour l’IRM, c’est généralement un produit à base de gadolinium qui est utilisé. En effet cette substance, issue d’un métal rare, utilise l’eau contenue dans les tissus et interagit avec le champ magnétique de l’appareil.

Injecté en intraveineuse, il permet d’améliorer la détection de :

  • Lésions
  • Inflammations ou tumeurs
  • Pathologies diverses

Radiologie

Pour les radiographies de l’appareil digestif (œsophage, estomac, intestin, côlon), on peut utiliser un produit de contraste baryté, ou un produit iodé. Il est administré le plus souvent par voie orale.

Ce type de produit permet de visualiser les parois du tube digestif et de détecter d’éventuelles anomalies (ulcères, rétrécissements, reflux, …). Même les très petites lésions peuvent être observées, car il tapisse entièrement la muqueuse.

Ces produits sont administrés sous scopie, c’est-à-dire que le technicien filme pendant l’action de boire.

Existe-t-il des contre-indications à l’administration de produits de contraste ?

Généralement indolores et biens tolérés, les produits de contraste doivent néanmoins être utilisés avec précaution. C’est pourquoi avant ce genre d’examen, il vous sera demandé de remplir un formulaire sur vos antécédents médicaux.

D’autres éléments doivent absolument être pris en considération avant leur administration. Voici les contre-indications principales aux produits de contraste :

Allergie

Les cas d’allergies sont rares mais doivent être évités au maximum. Si vous avez déjà expérimenté une allergie à un tel produit, il est nécessaire de le mentionner au médecin qui vous prend en charge afin d’adapter l’examen en fonction.

Ce sont principalement les produits iodés qui sont en cause. Notons toutefois que l’allergie à l’iode n’existe pas et que ce sont généralement les excipients liés à cette molécule qui sont en cause. Il est alors possible de changer de produit lors d’un éventuel futur examen.

A noter que si vous avez un terrain allergique (alimentaire ou autre), vous pouvez aussi le signaler. Votre cas sera examiné en fonction de l’intensité de cette réaction allergique et discuté avec vous et le radiologue.

Fonction rénale

Les produits iodés et gadolinés utilisent les reins pour s’évacuer. Chez les patients ayant une fonction rénale normale, cela ne pose donc généralement pas de problème. Par contre, chez les patients à risque ou avec une insuffisance rénale avérée, ces produits peuvent altérer la fonction rénale. Les principaux facteurs de risque sont le diabète, l’hypertension artérielle ou la prise de certains médicaments.

Ainsi, il convient de signaler tout problème connu concernant vos reins. Des mesures adaptées seront prises.

Femmes enceintes ou allaitantes

Si vous êtes enceinte ou pensez l’être, il faut absolument en informer votre médecin. Premièrement, certains examens d’imagerie médicale sont parfois déconseillés chez la femme enceinte. Néanmoins, en cas d’examen d’imagerie, l’administration de produits de contraste n’est généralement pas recommandée.

Par ailleurs, il pourra être demandé chez la femme allaitante, en cas d’utilisation indispensable de produits de contraste, de suspendre l’allaitement pendant quelques jours pour éviter que la substance ne passe au travers du lait maternel.

Produits de contraste : les alliés de vos examens d’imagerie médicale

Comme vous l’aurez compris au travers de cet article, les produits de contraste peuvent parfois se révéler essentiels à un bon diagnostic. Les effets secondaires sont rares et toujours contrôlés de façon rapprochée par notre équipe médicale.

S’il vous reste des questions concernant leur fonctionnement ou tout autre sujet, nos médecins radiologues et nos techniciens en imagerie médicale se tiennent à votre disposition pour y répondre.

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