Octobre, un mois pour le cancer du sein
22 octobre 2021
Actualité MEDIMAGE
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En Suisse, chaque année le cancer du sein atteint environ 6’200 femmes et entraîne 1’400 décès. Il s’agit de la première cause de décès par cancer chez la femme, bien que le taux de survie à 5 ans, tous stades confondus, soit élevé. À l’occasion d’octobre rose, mois international de sensibilisation au cancer du sein, Medimage a souhaité interviewer la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer (FGDC) afin de mettre en valeur leurs actions. Il s’agit également d’une occasion pour vous sensibiliser à ce sujet.
Rencontrez la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer du sein
Dès 50 ans, chaque femme est invitée à une mammographie dans le cadre des programmes cantonaux de dépistage du cancer du sein. Ces examens biennaux visent à déceler des tumeurs de très petite taille avant qu’elles ne soient palpables ou qu’elles ne se manifestent par d’autres symptômes. Bien que la mammographie ne permette pas de prévenir le cancer du sein, toutefois elle augmente les chances de guérison complète et rend le traitement plus facile et moins agressif.
Ainsi, les campagnes menées par la Fondation genevoise pour le cancer, en collaboration avec les communes, institutions et associations genevoises, visent à rappeler que le dépistage du cancer du sein notamment, est un droit fondamental dont devrait bénéficier chaque femme.
Sans plus attendre, nous donnons la parole à la Dre Béatrice Arzel, directrice de la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer.
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Quel est votre programme pour ce mois d’octobre rose ?
Le mois d’octobre, mois d’information sur le cancer du sein, est l’occasion de rappeler l’importance du dépistage précoce du cancer. Le dépistage augmente les chances de guérison et permet généralement d’offrir un traitement moins lourd qui améliore la qualité de vie des personnes atteintes.
Une campagne d’affichage pour faciliter l’accès au dépistage du cancer du sein
La FGDC travaille à faciliter l’accès équitable aux programmes de dépistage des cancers du sein et du côlon à Genève. Une campagne lancée à l’été 2021 soulignait ainsi que le dépistage des cancers du sein et du côlon est un droit. De la même manière, en octobre, la FGDC s’adresse plus particulièrement aux femmes concernées par le dépistage du cancer du sein et leur rappelle que celui-ci est un droit. Invitées à s’informer en contactant la FGDC, les femmes rencontrant des difficultés financières se verront proposer une aide pour la prise en charge de leur mammographie.
Des conférences publiques et colloques professionnels
La FGDC s’associe au Centre du sein des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), au Groupement Hospitalier de l’Ouest Lémanique (GHOL), à l’Hôpital de La Tour, au Centre OTIUM, et à la Ligue genevoise contre le cancer pour proposer un programme de conférences publiques et un cycle de colloques destinés aux professionnels de la santé.
Des stands d’information
La FGDC est enfin présente lors de stands d’informations organisés en partenariat avec les HUG ainsi qu’au Centre du sein d’Hirslanden Clinique des Grangettes.
À partir de quelle année est-il préconisé de se faire dépister pour le cancer du sein ?
La recommandation actuelle pour un dépistage populationnel est d’inviter les femmes à partir de 50 ans à faire une mammographie tous les deux ans. Cette invitation systématique, dans les pays qui disposent d’un programme organisé, se poursuit jusqu’à l’âge de 74 ans en général.
Le choix de cette tranche d’âge est justifié par la courbe de fréquence du cancer du sein, qui augmente avec l’âge et la balance bénéfices/risques du dépistage, dont il est démontré qu’elle devient favorable à partir de 50 ans.
Entre 45 et 50 ans, une discussion individuelle entre le médecin et la femme, prenant bien en compte les avantages et les inconvénients d’une mammographie à cet âge est possible ; toutefois, au vu de cet équilibre, les recommandations scientifiques ne vont pas dans le sens d’un dépistage systématique.
En quoi consiste une mammographie ?
La mammographie est un examen radiologique. Pour la réaliser, le sein est placé dans un appareil dédié uniquement à cet usage, nommé mammographe. Celui-ci utilise les rayons X, à faible dose, pour visualiser le tissu mammaire.
Le sein est placé entre deux plaques qui, rapprochées, permettent d’étaler et de bien visualiser le tissu mammaire. La mammographie permet ainsi de déceler des anomalies de très petite taille, bien avant que les lésions ne soient palpables. Lorsque l’on objective une anomalie, il faut ensuite compléter la mammographie par d’autres examens, pour en définir la nature, bénigne le plus fréquemment, ou cancéreuse.
Quels sont les facteurs qui influencent le risque de cancer du sein ?
Le cancer du sein est une maladie multifactorielle. Outre le fait que le cancer du sein concerne les femmes, dans 99% des cas, l’âge est le principal facteur de risque ; près de 80% des cancers du sein se déclarent après 50 ans.
Les antécédents familiaux de cancer du sein ou de l’ovaire représentent une augmentation de risque d’être atteinte d’un cancer du sein. On parle d’antécédent familial lorsqu’un parent de premier degré (père, mère, sœur, frère, fils ou fille) est atteint d’un cancer du sein avant 50 ans ou que plusieurs membres de la famille proche ont été touchés. Pour 5 à 15% des femmes, des risques génétiques sont identifiés (mutations) qui accroissent encore plus fortement le risque.
Des antécédents personnels de cancer du sein ou de lésion à risque de transformation maligne augmentent également ce risque, tout comme la radiothérapie pour une autre maladie de la région mammaire.
Viennent ensuite les facteurs environnementaux comme certaines thérapies hormonales combinées (œstrogènes et progestatifs) à la ménopause ou encore la consommation d’alcool, de tabac, l’inactivité physique ou le surpoids.
Quels sont les bons gestes à adopter pour réduire ce risque ?
Il découle du paragraphe précédent qu’on ne peut jouer sur tous les facteurs de risque. Il est toutefois possible de réduire son risque en adoptant des habitudes de vie saines : manger équilibré, avec une alimentation riche en fruits et légumes, pratiquer une activité physique régulière avec un maintien du poids dans les normes, limiter la consommation d’alcool et éviter le tabac. Tous ces gestes réduisent également le risque de nombreuses autres maladies.
Comment faut-il réagir en présence des symptômes tels que la présence d’un nodule, la modification de la taille, de la forme ou de la couleur du sein ou l’inflammation du mamelon ?
Le premier conseil que l’on peut donner aux femmes, quel que soit leur âge, est tout d’abord de rester attentive à leurs seins. L’apparition d’un symptôme doit mener, s’il dure plus de quelques jours, à une consultation médicale qui permettra de déterminer la nature du problème. Si ce n’est rien de grave, la femme pourra être rassurée ; s’il s’agit d’une lésion cancéreuse, il faut se rappeler que plus le diagnostic est fait tôt, meilleur est le pronostic.
Existe-t-il des effets négatifs du dépistage du cancer du sein ?
Oui, car aucun acte n’est absolument dénué d’effets indésirables. Le dépistage, dans la mesure où il met en évidence beaucoup de petites anomalies, conduit parfois à des examens complémentaires pour des femmes qui n’ont finalement pas de cancer mais seulement des maladies bénignes ; cela aura généré pour elle de l’inquiétude et des frais.
Un autre inconvénient de cet examen performant est qu’il peut mettre en évidence des petits cancers d’évolution très lente, qui ne se seraient jamais manifestés ; on parle alors de surdiagnostic.
Finalement, il peut arriver que certains cancers soient invisibles à la mammographie. La femme est alors faussement rassurée ; il s’agit alors de faux négatifs. C’est pour cette raison que l’on recommande à la femme de toujours rester attentive à ses seins, même si elle se fait dépister régulièrement ; ceci d’autant plus que certains cancers du sein, d’évolution rapide, peuvent apparaître entre deux dépistages.
Ces aspects négatifs ne doivent jamais faire oublier que le dépistage, pratiqué de manière régulière, permet de faire baisser la mortalité de plus de 20% et d’alléger les traitements pour les femmes dans la tranche d’âge dépistée.
Pourquoi levez-vous des fonds en faveur des personnes défavorisées ?
Les difficultés économiques, aggravées par la pandémie et le manque d’accès à l’information, tiennent un nombre croissant de personnes éloignées du système de santé. Souvent, les personnes en situation précaire consultent lorsque la maladie est déjà à un stade avancé. Il est donc indispensable de faciliter un accès équitable au dépistage du cancer en levant notamment les freins financiers.
Dans le cadre du programme genevois de dépistage du cancer du sein, la mammographie est prise en charge à 90% par l’assurance maladie de base, hors franchise. Le reste à charge pour la femme est le coût de la quote-part de 10%, soit CHF 19,70.
Les fonds, entièrement privés, que la FGDC récolte permettent de :
- Rembourser, sur demande, la quote-part de CHF 19,70 des femmes qui reçoivent un subside de l’assurance maladie. La femme doit pour cela nous envoyer une copie de son subside et ses coordonnées bancaires ou postales. Une enveloppe affranchie est fournie avec la lettre d’invitation.
- Prendre en charge les mammographies des femmes qui n’ont pas d’assurance et qui peuvent ainsi accéder au dépistage.
- Mener des actions de prévention et d’information auprès des personnes défavorisées et migrantes et produire des outils de communication adaptés.
Nous tenons à féliciter la FGDC pour son travail remarquable et en profitons pour rappeler qu’en tant qu’institut de radiologie agréé par le canton de Genève, Medimage est heureux de pouvoir accueillir les femmes via la fondation mais aussi celles qui consultent hors programme de dépistage ; car la mammographie reste le principal moyen pour lutter contre le cancer du sein et un droit fondamental dont devrait bénéficier chaque femme.
Merci de nous avoir lus.
L’équipe Medimage
En savoir plus sur le dépistage précoce ?
Si vous souhaitez obtenir des informations sur le dépistage précoce du cancer du sein ou prendre rendez-vous pour un examen, n’hésitez pas à nous contacter.
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